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La GT1 est née du souhait de Porsche de s’engager dans le nouveau championnat BPR de courses de GT au milieu des années 90. Dès 1995, Mc Laren avait sorti la F1, qui reste encore aujourd’hui un véritable mythe et dont les versions routières dépassent allègrement les 6 millions d’euro à la revente. L’année suivante, Porsche présente un autre mythe, encore plus exclusif, la GT1. Celle-ci conserve la structure centrale et frontale de la 993, afin d’être conforme avec les crashtests et règlements de l’époque. Les éléments de carrosserie sont en carbone. Le moteur, un 3.2 litres biturbo, est nouveau et conçu spécifiquement pour la GT1. Il reprend certains éléments de la 993, mais intègre le refroidissement liquide et prend place en position centrale arrière. Une prise d’air sur le toit de l’auto l’alimente en air frais. Multisoupapes et équipé de deux turbos K27.2, il atteint 600 ch en version course. Côté châssis, les suspensions avant sont à triangles superposés et les arrières reçoivent des poussoirs et culbuteurs. Les amortisseurs sont des Bilstein réglables. Les jantes BBS sont mono-écrou. Les freins sont en carbone avec des étriers 8 pistons et des disques de 380 mm. La première version route utilise les optiques de la 993. L’habitacle a été aménagé pour être un peu plus «civilisé» : compteurs de la 911 de route, vitres électriques… Les freins sont en acier, le carbone étant jugé trop sensible pour la route. Les rapports de boîte sont adaptés, avec notamment une 6e plus courte. Les arbres à cames sont modifiés et une nouvelle gestion électronique utilisée. Il s’agit bien entendu de rendre l’auto utilisable sur route, notamment en lui conférant plus de souplesse. A 544 ch pour un poids variant (selon les sources) de 1150 à 1250 kg, la version de route n’est pas anémique pour autant ! La version 97 est revue pour adopter les attributs physiques de la nouvelle génération de 911 que Porsche s’apprête à sortir, la 996. Tout le système de refroidissement est amélioré. La version 98 dispose d’un vrai châssis carbone. Elle est donc plus légère d’une centaine de kilos
La GT1 est un monstre à la sonorité discrète, pas si éloignée de celle d’une 911 Turbo récente. Mais une Turbo avec sa définition luxueuse sera nettement plus facile d’accès. Car grimper à bord de la GT, avec son arceau et la faible hauteur de son habitacle, n’est pas aisé. Circuler avec non plus, car ses dimensions hors-normes ne peuvent que stresser le conducteur déjà très fortement conscient du prix de l’auto qu’il a entre les mains. Cela dit, en ville la GT1 reste utilisable. Son embrayage et sa boîte sont certes fermes, mais la voiture ne toussote pas. Bien sûr, c’est en dehors du milieu urbain que la GT1 se sent plus à l’aise. A la moindre sollicitation, elle bondit en avant tel un missile. Le tout dans un bruit impressionnant. Silencieuse précédemment, elle révèle là une nature nettement plus sauvage. Malgré un rapport poids/puissance comparable, la GT1 a des performances inférieures à celles de la Carrera GT. Et oui, on n’arrête pas le progrès. Les constructeurs nous surprennent à chaque nouvelle génération et la reine d’hier doit souvent accepter de rentrer dans le rang. Rappelons ainsi que la dernière GT2 atteint des niveaux de performance très impressionnants. Cela dit, la GT1 est un mythe et le restera. Une échappée de la piste, aussi spectaculaire visuellement que dynamiquement
Une seule phrase. La GT1 est la plus rare et la plus exclusive des Porsche de série. Par conséquent, les conseils d’achat paraissent ici inutiles. Ceux qui ont les moyens d’acheter une GT1 auront déjà bien de la chance de pouvoir en trouver une à vendre. Gageons qu’à ce niveau, les transactions se basent d’abord sur la qualité du réseau et du carnet d’adresse de l’acheteur. Inutile de s’attendre à voir une GT1 affichée publiquement à la vente, hormis dans le circuit des ventes aux enchères de haut niveau